dialogue.

 

dialogue. est une œuvre vidéo à deux canaux réalisée et interprétée par moi-même qui prend la forme d’un sketch portant sur l’exploration de personnage. Ce projet a été vaguement inspiré par la conférence Penser de façon critique à notre santé et ses déterminants sociaux. Je me suis senti très interpellé par une question posée par le public lors de cette discussion. On a demandé au conférencier : « Comment vous sentez-vous contraint de performer la masculinité au sein de la communauté queer? ». Cet espace « interne » suggéré par la question a favorisé des discussions nuancées sur les pressions sociales présentes au sein des communautés queer, tout en reconnaissant que ces pressions découlent de constructions sociales plus larges auxquelles sont assujetties les personnes queer. Nous parlons beaucoup de la façon dont les pressions extérieures de l’hétéronormativité font que les hommes efféminés ressentent le besoin de « passer » ou de « dissimuler leur identité » pour assurer leur sécurité, mais le dialogue se fait rare lorsque ces questions nous concernent directement. Cliquez ici pour voir la session du Sommet 2021 qui a inspiré cette œuvre

Le récit présenté dans dialogue. adopte la forme d’une conversation Grindr typique et joue avec certains tropes associés à cette application de rencontre. Le sketch explore la façon dont les émotions difficiles, telles que l’homophobie et l’efféminophobie intériorisées, nous habitent et révèle comment ces peurs peuvent influencer la façon dont nous interagissons avec d’autres hommes queer à la recherche de rencontres entre hommes et marquent finalement notre façon de nous percevoir. Le personnage de gauche est maquillé afin d’offrir une représentation plus efféminée, tandis que le personnage de droite représente un trope plus masculin. Ils sont interprétés simultanément par moi-même afin d’illustrer une compréhension maximaliste de la fluidité du genre. Ici, le format de la vidéo à deux canaux est utile pour explorer la façon dont nous nous situons à l’intérieur, à l’écart et à l’extérieur des structures binaires afin de comprendre que nos identités queer à multiples facettes peuvent articuler des vérités multiples. Récemment, j’ai réfléchi à la manière de comprendre le pronom « iel », non pas comme un pronom neutre, mais comme un pronom pluraliste.

 

James Albers

James Albers (iel/il) est un·e commissaire, écrivain·e, organisataire, performaire et artiste émergent·e basé·e sur les territoires des peuples xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú 7mesh (Squamish) et Sel̓íl̓witulh (Tsleil-Waututh). Iel a récemment terminé ses études au département d’histoire de l’art, d’art visuel et de théorie de l’Université de la Colombie-Britannique Vancouver. Sa pratique adopte souvent une approche collaborative et communautaire, car iel considère qu’il s’agit d’une façon productive de créer quelque chose de nouveau à partir de ses expériences vécues. James s’intéresse à l’exploration du potentiel queer du révisionnisme historique et choisit de croire à la magie de la fiction. Dernièrement, James réfléchit à la vérité que peut contenir un mensonge parfait.