« In All Directions »

 

« In All Directions » est un film-poème créé en réponse à la conférence Choisir l’amour à la fin du monde : effondrement social, résolution de conflits et résilience queer, présentée par Kai Cheng Thom au Sommet 2021 du CBRC. Les principaux enjeux abordés sont les suivants : la justice transformatrice et l’abolition carcérale, les conflits et la responsabilité, la communauté et la réduction des méfaits. Ce film-poème cherche à incarner des messages clés concernant la méthodologie de la justice aimante, notamment « le conflit comme invitation à transformer nos mondes ».

Le poème « In All Directions » s’inspire de l’allégorie de l’étoile de mer, selon laquelle les moitiés d’une étoile de mer coupée en deux peuvent continuer à vivre indépendamment et développer de nouveaux bras, ou encore fusionner pour redevenir entières. Il se penche sur les conceptions relationnelles du traumatisme, de la sécurité et de la responsabilité. Plus précisément, l’allégorie des bras est utilisée pour incarner la méthodologie de la justice aimante, c’est-à-dire à tendre la main à soi-même, aux autres et à sa communauté.

Les images suggérées par « In All Directions » sont centrées sur l’eau en raison de ses liens intimes avec la vie et la subsistance, la profondeur et l’espace, et le toucher en tant qu’expérience sensorielle relationnelle — en plus d’être l’habitat de l’étoile de mer. Le mouvement et le paysage sonore des vagues cherchent à évoquer une qualité méditative et introspective, essentielle pour s’engager dans ce type de travail. De plus, l’acte de taper sur le clavier est une illustration visuelle littérale d’une pratique de l’intentionnalité. L’application Notes souligne spécifiquement l’importance de la communication numérique et de l’utilisation du téléphone pour différents aspects de la vie en temps de pandémie, en tant que personne pauvre ou en tant que personne en situation de handicap.

La vidéo dure 3 minutes et 3 secondes. Il s’agit d’une vidéo en boucle de vagues bleues et vertes s’écrasant contre une masse formée de plusieurs rochers lors d’une journée ensoleillée et venteuse. Les crêtes blanches, formées lorsque les vagues se brisent et dispersent des gouttelettes et de la lumière dans toutes les directions, constituent un sujet important.

Au-dessus de cette boucle apparaît une succession de fenêtres recadrées de l’application Notes d’un téléphone, représentant l’artiste en train de taper le poème (police noire sans empattement sur fond blanc avec un curseur rouge clignotant). D’autres fenêtres de tailles et d’opacités différentes apparaissent à l’occasion, isolant et répétant des segments individuels du poème au fur et à mesure qu’il est tapé.

Une copie écrite de l’œuvre est également disponible.

 

Jasmine Noseworthy Persaud

Jasmine Noseworthy Persaud est un·e artiste numérique non binaire, fou·olle et polyhandicapé·e d’origine guyanaise et anglaise. Son travail créatif vise à créer un espace pour les survivant·e·s et les communautés queer, racisées et de handicap. À travers le film et la poésie, iel tente de tisser des liens entre les niveaux micro et macro de l’intimité, de l’interdépendance et des soins. Par le biais de l’illustration, iel milite pour la représentation explicite de la diversité corporelle — notamment chez les personnes 2SQTBIPOC, ayant un handicap visible, vêtues d’habits culturels et religieux, et de toutes tailles. Dans l’ensemble, son art fait partie d’une pratique intentionnelle visant à honorer le corps et tout ce qu’il représente.

Plus récemment, Jasmine a été choisi·e comme contaire invité·e du projet d’art public Dis/Play, créé par Ophira Calof en partenariat avec le ReelAbilities Film Festival Toronto/le centre communautaire juif Miles Nadal dans le cadre d’ArtWorxTO : l’année de l’art public à Toronto 2021-2022. Jasmine a également contribué à illustrer Tales of Our Truths, un livre à colorier d’affirmation de la santé mentale bispirituelle, trans et non binaire publié par l’initiative Consent is Golden de l’Université Wilfrid Laurier.

Jasmine est diplômé·e de l’école de médias RTA de l’Université X et est vendaire d’arts et animataire à Tkaronto depuis 2016.